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n 29
mai 2023
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Review “The futur in a fossil”
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Centre Wallonie Bruxelles
“L’anticipation d’un futur”
400 exemplaires
Septembre 2022
Responsible editor : Stéphanie Pécourt, director
Graphic design : Aurélien Farina, Sarah Niang
photo : Pierre Toussaint and Vincent Everarts
typo : Knockout and Cardinal
paper : Arena Rough 120g and Creator Star 150g
print : on Nexe presses, Barcelona
and
Online Review
“Les ateliers des artistes sont la fabrique du futur. Le récit de l’exposition s’est construit à partir de rencontres fécondes avec les plasticien.ne.s sélectionneé.e.s pour le projet, dans l’intimité de leur espace de travail, au cœur de leur laboratoire d’expérimentation, nous dévoilant pour notre plus grande joie leurs secrets de fabrication. Nous nous rendîmes à plusieurs reprises à Bruxelles et ces stimulantes missions nous offrirent l’occasion d’organiser ces échanges fructueux, minutieusement préparés par Valérie et Daniel, suivant le fil d’entretiens étayés et approfondis, enregistrés. Le choix des œuvres fut l’objet de réflexions partagées, de regards réciproques, de débats d’idées passionnants, préfigurant les germes de l’écriture et des narrations de l’exposition.
Les commissaires proposent aux visiteur.trice.s de cheminer dans un parcours pensé comme un cycle qui raconte le renouveau d’un monde selon trois phases. La première, nous confronte aux affres d’un monde menacé d’effondrement, jonché de ruines, aux relents post-apocalyptiques, entremêlant passé, mémoire et écueils guettant notre présent, mais laissant entrevoir la nécessité du soin, de la réparation. La deuxième étape fait surgir une cosmogonie nouvelle, à travers un corpus d’œuvres explorant les possibilités de la lumière, traduisant force, énergie, dynamisme tandis que s’esquisse progressivement dans une phase ultime l’aube d’un monde nouveau.
Cimetières d’objets technologiques fossilisés, formes archaïques de notre modernité, de l’ère industrielle et du capitalocène, rebuts organiques, à l’entropie de sculptures hybrides aux réminiscences archéologiques. Ode aux ruines. Des corps à réparer, des traces de catastrophe, d’accidents, des êtres solitaires, mélancoliques, des créatures chimériques, à l’impératif de panser.
De nouveaux alphabets picturaux s’inventent, jouent avec les possibilités optiques de la lumière, des poèmes en morse sont à décoder alors que se dessinent de naissants espaces habitables, bien que fragiles. Des constructions recherchent leur équilibre dans la précarité, la nature résiliente foisonne tandis qu’une table de banquet nous rappelle la force symbolique de ce rituel de communion.
Sans prétendre livrer une quelconque connaissance sur l’avenir, les artistes nous projettent dans un futur envisagé comme un espace de possibilités, dans leur capacité à inventer, imaginer et à mettre à distance les déterminismes. Leurs œuvres éveillent nos consciences sur les maux de notre époque, révélant nos capacités d’adaptation aux incessantes mutations et la force d’une éthique de l’anticipation, vecteur d’espoir, de résistance et de réconciliation avec l’incertitude. Une façon de prendre soin du futur et d’influencer sa transformation.”
Ariane Skoda,
Responsable de la programmation Arts visuels