«Vois-tu, malgré ma bêtise, je réfléchis parfois : je pense que les diables me traîneront bien sûr avec leurs crocs, après ma mort. Et je me dis : d’où viennent-ils, ces crocs? En quoi sont-ils? en fer? Où les forge-t-on? Auraient-ils une fabrique? Les religieux, par exemple, sont persuadés que l’enfer à un plafond. Je veux bien, quant à moi, croire à l’enfer, mais à un enfer sans plafond : c’est plus délicat, plus éclairé, comme chez les luthériens. Au fond, me diras-tu, qu’importe qu’il y ait ou non un plafond? Voilà le hic! S’il n’y a pas de plafond, il n’y a pas de crocs; mais alors qui me traînerait? et si l’on ne me traînait pas, où serait la justice, en ce monde? Il faudrait les inventer, ces crocs, pour moi spécialement, pour moi seul. Si tu savais, Aliocha, quel éhonté je suis!… »


(...) Projet en cours