Barbara Leclercq

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Formes chimériques et discours d’effondrement (à venir)


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Le fond de l’air est lourd
Je me raconte des histoires


        L’assise d’un animal se confond dans une masse foncée, au verso, des bras ancrés au sol, desquels émerge une sorte d’ossement composite, contaminant désormais le flanc de la sculpture. Ces éléments se confondent au sein même de l’argile, sont ainsi affiliés et combinés sans hiérarchie aucune. De ces torsions suinte une huile visqueuse bleue, dégoulinante, semblant murmurer que la greffe continue d’opérer, intranquille.


Latents, paresseux, sous-jacents, tenter de rendre ces phénomènes, cela demande d’oublier toute sorte de captation directe, d’instantané. Cette nécessité d’imaginer et rendre palpable un monde en transformations s’incarne par la chimère, qui devient un geste plastique autant qu’une trame narrative. Elle joue ainsi le jeu de synthétiser une porosité au sein même de l’argile, parmi les formes alentours, souvent familières bien qu’indociles.
Le chien se mord la queue, paroxysme de son corps vertébré, fini, imbriqué, la boucle est bouclée! Antique gardien, figure protectrice et fidèle, chien reste pourtant paisible ; Imperturbable, le Sphinx est trop claqué ces jours-ci, sa tête repose sur le sel chaud et suant, elle ne posera pas son énigme.

Ma pratique essaie de penser dans un même geste la notion de fondation et d’effondrement. C’est bien au sein de ce passage continu, ce devenir ruine envisagé comme un terrain fertile, que réside mon intime conviction qu’à force de la travailler au corps, il s’agirait d’élaborer des versions alternatives, autant de possibles permis par la lente gestation de la céramique, du dessin.


Ces récits spéculatifs façonnent des personnages comme des architectures, sans hiérarchie aucune, dans un collage de temps discontinus. Ou l’événement peut être réabsorbé et changé de place, ou l’on porterait la peau de l’autre afin de mieux le sentir, peut-être le manger, et dans ce cas le digérer et re-façonner perpétuellement ce paysage étrange, énigmatique, décousu et pluriel.
Je suis dans la double expérience du narrateur et de l’architecte du lieu : en cela, donner à voir un décor en effusion, mais aussi à chacun les clés d’une possible réécriture.













 


@barbaraleclercq