Le soleil se lève à 6h30

Corpus de dessins 





        La composition d’alternative1 (2019) fait état de cette idée de ruine comme phénomène agent. On croit y distinguer une façade, mais aussi des jeux de profondeurs qui semblent troubler la représentation, oscillant entre espace intérieur et extérieur. Ce dessin et la série qu’il intègre prennent corps à partir des ruines habitées de la Havane. Elles sont des entités brûlantes, où le bâti devient théâtre de la discorde entre des enjeux patrimoniaux et les usages des habitants. Ces derniers occupent un stade intermédiaire dans le processus de mise en ruine, un interstice dans lequel l’architecture est maintenue sans réellement être réparée. Cette forme de résistance discrète s’active par des gestes quotidiens, que j’aime nommer des greffes architecturales, qui démystifient notre rapport classique à la ruine, dès lors qu’elle devient usage et non plus objet contemplatif.
        C’est précisément sur cette même verticalité architecturale que se superposent des mouvements contraires de réparation et de désagrégation. Le dessin n’omet pas de rendre ces glissements à la surface du papier, et poursuit ces gestes et ce jusqu’à un stade où le bâti est difficilement lisible, voir hors-sol. 
 










LE SOLEIL SE LEVE A 6h30

Composition n1

détails, 2019
dessins au crayon sur papier, trois formats, entier 155 x 100 cm

Alternative 1

2019
dessin au crayon sur papier, 33x49cm

Alternative 2

2019
dessin au crayon sur papier, 33x49cm

Alternative 3

2019
dessin au crayon sur papier, 33x49cm



@barbaraleclercq